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Le dispositif numérique StopCovid, porté par le gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus en France au moment du
déconfinement, pourrait être déployé à partir du 2 juin, a annoncé mardi
le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Cédric O.
« Le temps de développements avance relativement bien (…) Nous entrerons
dès la semaine prochaine en phase de test, c’est à dire que nous
reproduirons des situations réelles pour vérifier que l’application
fonctionne bien. Ce qui nous permettrait je pense, si le Premier
ministre et la conférence des présidents des assemblées en décident, de
faire en sorte que nous puissions revenir devant les parlementaires (…)
dans la semaine du 25 mai pour envisager un déploiement lors de la
deuxième phase du déconfinement à partir du 2 juin » a-t-il déclaré sur BFM Business.
« On suit notre feuille de route » assure le ministre. Le projet, coordonné par l’Inria, doit maintenant s’atteler à l’importante roadmap technique et pour cela « passer les tests qui vont commencer dans le courant de
la semaine prochaine, faire en sorte que sur le terrain ça marche bien,
ça notifie pas trop, c’est bien interconnecté avec l’ensemble du système
sanitaire » précise-t-il.
Cédric O ajoute « qu’il faudra également que la CNIL puisse se reprononcer ». Fin avril, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait donné son feu vert de principe,
tout en demandant certaines « garanties supplémentaires ».
Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait par ailleurs annoncé la semaine
dernière que l’application StopCovid ferait également l’objet d’un débat
au parlement, avant son adoption.
Apple aux abonnés absents
Inspiré d’outils déployés dans des pays comme Singapour, ce dispositif
de traçage doit permettre d’alerter les personnes qui ont été en contact
avec des malades du Covid-19. Mais même si cette application
fonctionnerait sur la base du volontariat, elle est critiquée jusqu’au
sein de la majorité pour ses risques concernant la vie privée des
utilisateurs.
Sur le plan technique, les utilisateurs de l’application doivent
accorder un accès permanent à la fonction de bluetooth à l’application
StopCovid. Reste à savoir si un tel outil de traçage numérique pourra fonctionner correctement en deçà d’un seuil d’utilisateurs. Pour que cet outil soit efficace, il faut en effet que le maximum de
Français l’utilisent. Or, 20 % des français ne sont pas équipés en
smartphone. Et parmi les 80 % restants, 20 % utilisent un iPhone, une
plateforme nous le verrons, qui pourrait ne pas faire fonctionner
l’application StopCovid.
Or, Cédric O a précisé ce mardi qu’Apple, qui discutait avec
l’opérateur français Orange, n’a finalement pas souhaité participer à ce
projet. Une réponse qui intervient alors que samedi dernier, en marge de la présentation des résultats trimestriels
de l’opérateur, Stéphane Richard indiquait être en discussions intenses
avec Apple dans le cadre du projet StopCovid. « Il y a des réunions à
peu près tous les jours. Ce n’est pas conclu
(…) On a une dynamique de discussion qui n’est pas mauvaise avec
Apple » avait-il déclaré.
« Apple aurait pu nous aider à faire en sorte que cela marche encore mieux
sur les iPhone. Ils n’ont pas souhaité le faire, pour une raison
d’ailleurs que je ne m’explique guère. Je pense que c’est regrettable
que dans un moment (…) où chacun est mobilisé pour lutter contre
l’épidémie, qu’une grande entreprise qui, quelque part, ne s’est jamais
aussi bien portée en terme économique, n’aide pas un gouvernement à
lutter contre la crise. Il faudra s’en souvenir le moment venu » a précisé Cédric O sur BFM.
« Ni une application de surveillance, ni une application de tracking »
En dépit des controverses qui entourent ce projet et de l’absence de consensus avec les mastodontes de la technologie, le gouvernement reste bien décidé à ce que cette application puisse aboutir. Pour que le système fonctionne, Cédric O souhaite qu’un très grand
nombre de citoyens adoptent cette solution de traçage numérique afin de « tout faire pour
couper les départs de feu le plus rapidement possible » écrivait-il ce
week-end sur medium.
Cédric O insiste notamment sur le fait qu’il s’agit bien d’un « complément utile du travail des brigades sanitaires », dont la mission « d’identification des chaines de transmission se heurte à des limites physiques dans les endroits densément fréquentés comme les transports en commun ».
Le ministre souligne en outre qu’il ne s’agit ni « d’une application de surveillance » ni « d’une application de tracking ». « L’architecture du système est pensée de telle manière que personne, pas
même l’Etat, n’ait accès ni à la liste des personnes contaminées ni au «
graphe » des interactions sociales (« qui a rencontré qui ? »).
L’application ne demande absolument aucune donnée personnelle à
l’utilisateur : ni le nom, ni l’adresse, ni même le numéro de téléphone
mobile. C’est bien simple, elle ne demande rien à part le consentement
de l’utilisateur de l’utiliser. »
Le bilan « coût-avantage » de l’app sous le feu des projecteurs
Un rapport sénatorial sur la mise en oeuvre de l’Etat d’urgence sanitaire interroge toutefois le bilan « coût/avantage » d’une telle application. « Les bénéfices tirés des contaminations évitées sont-ils suffisants pour compenser les éventuels effets négatifs (coûts du déploiement et coûts sociaux, effets pervers et coûts d’opportunité des moyens et du temps consacrés à l’application qui auraient pu l’être ailleurs) ? » A ce sujet, les rapporteurs de la mission en charge de la thématique « outils de traçage numérique et protection des données personnelles », Loic Hervé et Danny Wattebled, ont reçu des réponses divergentes. « Le gouvernement, comme le conseil scientifique Covid-19 et le Conseil national du numérique, estiment que l’utilité d’une application même peu répandue n’est pas à négliger ; à l’inverse d’autres acteurs de la société civile entendus par les rapporteurs contestent vigoureusement le coût d’opportunité des moyens dépensés en faveur d’un tel gadget numérique selon eu peu efficace et qui surtout détourne énergie et moyens d’une véritable réponse sanitaire humaine et de terrain » synthétise le rapport.
D’autant plus que les retours d’expérience à l’international incitent à la prudence, poursuit le rapport, prenant le cas de Singapour où le déploiement de l’application TraceTogether n’a semble-t-il « pas empêché un confinement de la population face au taux inquiétant de propagation de la pandémie ».
Les co-rapporteurs recommandent à ce stade de « ne pas lancer une telle application qu’une fois que seront déployés sur le terrain l’infrastructure et les moyens humains indispensables à son bon fonctionnent, et pas avant ».
Ils alertent également du risque « d’accoutumance de la population à un disposition numérique de surveillance » et d’un « effet cliquet », préconisant donc de prévoir de droit « tant la destruction des données dès qu’elles cessent d’être nécessaires, que la suppression à terme de l’application elle-même ».
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